- attenances
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⇒ATTENANCES, subst. fém. plur.A.— Dépendance contiguë. Une maison et ses attenances :• 1. Il s'agissait d'avoir un pied-à-terre seigneurial, un manoir qui relevât, aux yeux de ces enfants des montagnes, le nom peu aristocratique de Paturot. Avec cent mille francs, j'obtins la propriété et toutes les attenances et dépendances. Je devins ainsi Paturot de Valombreuse : ...REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 307.Rem. Lar. 19e enregistre le mot comme un néol., ainsi que GUÉRIN 1892; Nouv. Lar. ill. ne donne aucune notat. styl. particulière.B.— Au fig. [En parlant d'une partie du corps hum. (cf. attenir I A 2 et attenant)] Objet voisin de quelque chose en relation avec elle :• 2. Je suis toujours souffrant, ou, pis que cela, languissant et avec des défaillances internes que je rapporte au cerveau ou à ses attenances, ou qui me jette dans de grands découragements...SAINTE-BEUVE, Correspondance générale, t. 6, 1818-69, p. 246.— Emploi exceptionnel :• 3. On est assuré qu'un poème fonctionne dès lors que son composé se vérifie juste à l'application, et ce malgré l'inconnu de ses attenances.R. CHAR, Le Marbeau sans maître, suivi de Moulin premier, p. 95 (RHEIMS 1969).Rem. RHEIMS 1969 a tort d'enregistrer le mot comme un néol.; seul l'emploi ici est exceptionnel.ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1160-70 « pensée, espoir » [litt. « ce qui appartient »] (BÉROUL, Tristan, I, 659, Michel ds GDF. : Trop out Tristan fole atenance) — 1611, COTGR.; 2. XIIIe s. (?) « dépendance » (Trad. d'une charte de 1208, Cart. du Val St Lambert, Richel. 1. 10176, f° 24 b ds GDF. : Cele pesserie awec ses attenances) — XIVe s. ds T.-L., puis mentionné seulement ds COTGR. 1611 et Lar. 19e.Au sens 1 dér. de attenir; suff. -ance; au sens 2 empr. au part. prés. neutre pluriel du lat. attinere (attenir) attinentia, assimilé au sing. de la 1re déclinaison, attesté en lat. médiév. (936-73, Diplomata Ottonis I, 152 ds Mittellat. W. s.v., 1150, 6).STAT. — Fréq. abs. littér. :4.BBG. — LEW. 1960 p. 67. — RHEIMS 1969.attenances [at(ə)nɑ̃s] n. f. pl.ÉTYM. 1611; atenance, v. 1165, « pensée, espoir… » (ce qui est en dépendance); de attenir, et -ance.❖♦ Vx. Dépendance contiguë. || Les attenances d'une propriété. ⇒ Dépendance. — Fig. || « Des défaillances que je rapporte au cerveau ou à ses attenances » (Sainte-Beuve, Correspondance, in T. L. F.).♦ Fig. et vx. Rapports, relations étroites.1 Au reste, poursuivit mon institutrice, il y a ici des attenances et des parentés dont tu ne te doutes pas, et qu'il est bon de t'expliquer (…)Sade, Justine…, t. I, p. 170.♦ Au sing. || D'attenance : qui est attenant à (un lieu, un établissement), qui en dépend.2 Toujours est-il qu'en apercevant tout à coup, sur sa droite, une de ces glaces étroites et longues comme sa personne — sortes de miroirs publics d'attenance, parfois, aux devantures d'estaminets marquants — il fit une halte brusque, se campa, de face, vis-à-vis de son image (…)Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels, « Le désir d'être un homme », p. 268.
Encyclopédie Universelle. 2012.